Autrefois rue du Bàrri (rempart) elle est située dans les faubourgs de la ville au Moyen-Âge.
Les Blanqueries ou Tanneries de Portaiguières sont une véritable zone industrieuse située à l’extérieur des remparts de la ville dont on voit un vestige : la Tour des Tanneurs.
L’abondance des eaux grâce au canal des Moulins développe le traitement des cuirs provenant de nombreux troupeaux des alentours. Les tanneries constituent un élément majeur de l’activité et de la richesse de la ville du XIIIe au XIXe siècle.
Au XVIIIe siècle, une tannerie moderne dépassera en excellence celles de Grasse et de Barjols.
Les Tanneries
Les tanneries de Portaiguières sont les plus anciennes tanneries de la ville.
Elles se développent dans ce quartier de Draguignan autrefois à l’extérieur des remparts, à l’écart du bourg médiéval.
En effet, en raison des odeurs dégagées par l’opération de ramollissement des peaux immergées, les tanneurs s’installent dans des secteurs qui leur sont réservés.
Nous sommes, en dracénie, sur une terre d’élevage et les peaux issues des nombreux troupeaux sont une véritable manne pour cette industrie.
Cette activité a aussi d’énormes besoins en eau. Grâce au Canal des Moulins, présent dans ce quartier, les tanneries peuvent s’alimenter sans restriction.
Le tannage du cuir est un ensemble d’opérations complexes avec des temps de trempage pouvant durer jusqu’à plusieurs mois.
L’industrialisation, la modernisation, de l’activité des tanneries se poursuit durant tout le XIXe siècle et un grand nombre de métiers vivent grâce au savoir-faire des mégissiers : baudroyeurs, aiguilliers, boursiers, corroyeurs, cordonniers, bottiers, selliers, bourreliers, relieurs, gantiers, et fabricants de lacets.
Les mégissiers et blanquariés transforment les peaux en cuir et s’appliquent à obtenir les peaux les plus douces et blanches possibles destinées à de multiples utilisations.
Époque des élégantes et des voyages, le début du XXe siècle, voit le développement de la maroquinerie.
L’activité des tanneries constitue, ainsi, un élément majeur de l’activité et de la richesse de la ville.
Au début du XXe siècle sur 12 tanneries situées dans le département du Var deux sont à Draguignan.
Les tanneries arrêtent leur activité dans les années 1930.
La Blanquerie
Au XVe siècle l’économie de la ville de Draguignan bénéficie de la déferlante moutonnière.
En effet, «la peste, la famine et la guerre» déciment la population tandis que les bêtes livrées à
elles- mêmes se multiplient et deviennent le plus grand troupeau connu jusqu’à notre époque
(Fréjus, Palayson, le Muy). Mettant ainsi en marche les tanneries, mégisseries (Blanquerie), ventes et cardages de la laine, travail du cuir.
L’élevage ovin devient spéculatif : la laine vaudra parfois aussi cher que le prix du troupeau, et les produits dérivés, le cuir et le suif vont assurer la prospérité de la ville: tissage de la laine (Rue Blanquerie), cordonnerie, fabrique de chandelles, tannage de peaux (Rue des Tanneurs).
Dans les tanneries les opérations de traitement des peaux suit un processus complexe.
La Blanquerie, ou encore mégisserie, est la partie où l’artisan trempe les différentes peaux dans un bain de solution concentrée (eau, alun, sel et cendres) pour débarrassée le cuirot de toutes les impuretés et les restes de laine. Il met ainsi en valeur « la fleur », la qualité de la peau. « La Blanquerie » est le blanchiment de ces peaux, utilisaient principalement par les cordonniers et les gantiers.
Pour régulariser le pastoralisme et pour que les bêtes ne divaguent plus dans la ville et les jardins, le conseil de commune installé dans la tour ronde du Cros (actuel 14, rue des Marchands), doit nommer un chevrier communal et interdit à chaque citoyen d’avoir plus de trois moutons ou chèvres.
Le Collecteur
On suppose que c’est au XVIIIe siècle que l’acheminement des eaux de la ville est canalisé en galeries souterraines afin de favoriser l’extension urbaine.
L’eau du canal des Moulins arrive en ville au niveau du lavoir de Folletière, qu’il alimente.
A sa sortie, sous la place du Jardin des Plantes, subsiste un important bassin de dépôt filtrant des eaux de l’aqueduc.
Ensuite le canal, prenant la forme d’une galerie de voûte en berceau, pénètre sous le centre ancien de la ville par le sous-sol du boulevard du jardin des plantes puis il précipite ses eaux dans les structures inférieures d’un moulin désaffecté situé Montée des Ouillères.
Le sous-sol de la ville abrite ensuite les nombreuses dérivations du canal des Moulins, c’est un labyrinthe souterrain de galeries qui s’enchevêtrent avec le réseau d’eau potable provenant des sources.
Un des endroits les plus remarquable se situe sous les habitations de la Rue des Tanneurs ou se trouve une salle quadrangulaire surmontée d’une voûte.
C’est le collecteur, une salle de distribution des eaux. Cette chambre abrite un bac de partage des eaux. Le bassin est doté d’une martelière mobile qui permettait de refouler l’excédent des eaux dans une conduite reliée à l’aqueduc des Moulins.