L’Aqueduc va de Mons à Fréjus et témoigne de l’importance de la présence romaine dans notre région.
Construit au début du Ier siècle de notre ère sous le règne du premier empereur de Rome, Octave-Auguste, cet ouvrage remarquable achemine sur 40 km l’eau potable pour la ville de Fréjus durant des siècles. Il transporte les eaux de la Siagnole (ou Siagne romaine) captées à proximité du village de Mons.
Il est utilisé jusqu’à sa destruction partielle au Ve siècle au cours des grandes invasions germaniques.
Il est représentatif du savoir-faire des ingénieurs romains et révèle la maîtrise incomparable de ses bâtisseurs.
Ses Vestiges
En Provence, la pénurie d’eau pour la population est une préoccupation majeure. Les étés longs et chauds, peu de précipitations, conduisent à un assèchement, au moins partiel, du lit de certaines rivières comme la Nartuby à Draguignan.
Les Romains vont donc édifier un aqueduc qui s’étend sur près de 40 km afin de pouvoir alimenter en eau potable la ville de Fréjus (en latin Forum Julii). Pour cela, les ingénieurs choisirent de capter l’eau de la Siagnole à 30 km au nord de la cité.
Ce monument remarquable fonctionnera pendant 450 ans jusqu’à sa destruction partielle au Ve siècle lors des grandes invasions barbares. Certaines de ces pierres seront récupérées et utilisées pour la construction de nouveaux édifices de l’actuel Fréjus. Grâce à leur acquisition par la ville de Draguignan, quelques vestiges sont conservés ici.
Erigées avec les outils et les moyens de leur temps, les impressionnantes roches taillées aux environs de la commune de Mons nous le rappellent, cet ouvrage d’art exceptionnel témoigne de la détermination romaine à laisser une empreinte durable dans l’histoire.
Encore aujourd’hui, la plus grande partie de cet aqueduc nous contemple dans la ville de Fréjus et même, si une large partie bien conservée est souterraine, quelques tronçons aériens sont encore là, bien visibles. On peut citer par exemple les arches Sénequier, celles du Parc Aurélien, ou encore le Pont de l’Esquine.
La Chapelle De l’Observance
Cet ensemble architectural constitué d’un cloître et d’une église, forme un monument monastique unique. En effet, c’est le seul des nombreux ensembles religieux que la ville de Draguignan a conservé au fil des siècles, nous parvenant ainsi intact aujourd’hui.
Tour à tour savonnerie, tribunal, infirmerie militaire, grenier, logement militaire, fabrique de bouchons, magasin de fruits et légumes, garage pour autocars, dépôt d’armes, dépôt de charbon, la Chapelle de l’Observance est de nos jours un lieu d’expositions culturelles.
Une communauté de Frères Franciscains, les Frères Mineurs de la régulière Observance, s’installe au début du XVIe siècle. Ce sont des prédicateurs de talents.
Au XVIIIe siècle, un Frère aurait introduit la tomate à Draguignan. Les plants sont alors cultivés dans le jardin du couvent. Avant de s’inviter à la table des dracénois, d’être la vedette de nombreuses et savoureuses spécialités culinaires provençales comme la célèbre ratatouille, cet étrange fruit écarlate appelé par les provençaux « Pomme d’Amour » leur sert à éloigner fourmis et moustiques.
Les Frères possèdent un cimetière qui est le théâtre de la « chasse au cadavre ». C’est un affrontement illustrant la rivalité d’intérêt des Frères Mineurs avec la paroisse de Draguignan. Les Frères, n’ont en effet comme ressource que des dons et comme revenus les « droits d’oblation », les offrandes. L’argent récoltée lors des funérailles, en particulier lors des grandes épidémies comme la peste, sont donc une manne financière pour ces derniers
L’eau en Provence
Les collines et les plateaux de la Provence calcaire sont compartimentés en de nombreuses cuvettes et vallées dotées de sources (Foux, en latin fons,fontaine). La géologie du département du Var est très diversifiée, presque toutes les roches existantes sur terre peuvent y être observées. Des assises sédimentaires de l’ère secondaire du Trias et du Jurassique assurent la distribution des sols et du partage des eaux.
Draguignan (Alt. 185 m) se situe sur une zone de transition entre les plateaux varois et les rebords alpins, l’eau marque sa présence visible ou invisible dans son paysage.
Les sols et sous-sol de Draguignan sont principalement composés de calcaire d’âge secondaire.
Le bassin de la commune de Draguignan est drainé par la Nartuby, affluent de l’Argens. L’irrigation de celui-ci n’est pas constante. Les eaux de la Nartuby se perdent sur 4 km durant les étés et les périodes de sécheresse.
« Il sait très bien, le bon Dieu, que vous êtes là parce que la source ne coule plus. Il y en a qui sont inquiets pour le jardin, d’autres pour la prairie et d’autres parce qu’ils ne savent plus quoi mettre dans le pastis » Sermon du curé, Manon des sources, Marcel Pagnol (1963).
Au fil du temps et au fil de l’eau, Draguignan prend de l’ampleur et devient une ville puissante et fortifiée. Ses besoins grandissent, il est donc nécessaire d’utiliser la force motrice de l’eau afin de faire fonctionner les industries (moulins, poteries, tanneries…), le canal des moulins est la solution.